À M. Daveluy qui, dans une lettre publiée sous cette rubrique le 19 février, protestait contre le commerce de la fourrure animale, je réponds que la nature est au service de l'homme depuis le début des temps. Les premiers habitants de cette planète se sont abrités et vêtus de peaux de bêtes et se sont nourris de leur chair, se sont déplacés à dos d'âne et de cheval. En ce temps-là, pas de menace pour notre planète. Puis vint l'évolution, le progrès!
Quelques âmes bien intentionnées - du moins donnons-leur le bénéfice du doute - décidèrent de protéger les animaux. Ils fondèrent avec amour la SPA, Société Protectrice des Animaux - où il se tue plus d'animaux que pour le commerce de la fourrure.
Nous pourrions tous être végétariens, nous vêtir de polyester et renoncer à la chasse et à la pêche, que ceci ne règlerait en rien le principal problème de notre terre: la pollution. Au rythme où nous polluons, nos enfants seront en danger sur notre planète et vous ne pourrez plus déplorer que telle ou telle espèce animale soit en voie de disparition puisque la race humaine n'aura pas eu son André Daveluy pour la sauver.
Comme vous, Monsieur, je suis contre les massacres et toutes formes de tortures. Mais sachez que présentement la plupart des animaux à fourrure sont des animaux d'élevage. Sachez que ces animaux sont euthanasiés. Sachez que les fourreurs ne sont des monstres, qu'ils sont des artisans qui véhiculent les mêmes valeurs que leurs ancêtres, qu'ils doivent se battre non seulement contre la récession mais aussi contre des gens comme vous et leur ignorance de l'homme et de la nature.
Si nous arrêtons de consommer de la viande et de nous vêtir de fourrure, de cuir, de suède, demandez-vous une seule seconde quelle serait la raison d'être des animaux sur notre planète? Et, si vous êtes capable d'une autre seconde de réflexion, demandez-vous ce qu'il adviendrait de la surpopulation animale. Pouvez-vous nier qu'il y aurait surpopulation? Devrions-nous fonder une autre florissante SPA pour euthanasier, avec votre bénédiction, les animaux sauvages? Est-ce là votre géniale solution? Peut-être qu'à force d'aduler béatement les bêtes on finit par leur ressembler.
Diane Dambrine
Dambrine Fourrures inc. Iberville
(lettre parue dans "La presse", le 6 mars 1991)
> Répondez à Madame Dambrine. Vous n'êtes pas d'accord avec elle, trouvez des contre-arguments et exposez-les dans une lettre.
